LE VIEUX QUARTIER « BANZEAU ».
Le quartier de Banzeau, dont le nom vient du petit banc de rocher ( appelé bandea, prononcer bandère, devenu banzeau, prononcer banzère ), n'est pas le plus vieux quartier de Noirmoutier, comme on peut le penser du fait de sa situation proche du prieuré fondé sur les ruines de l'abbaye Saint-Philbert. Il est sans doute habité par des cultivateurs et de gens au service des moines dès la fondation de l'abbaye à la fin du VIIè siècle, mais il n'est cité sous ce nom qu'à partir du XIVè. À partir du XVIIè siècle, le quartier se peuple de marins au long courts ou de cabotage, de charpentiers de navire, de calfats et aussi de négociants.
À partir du XIXè siècle, sa physionomie change beaucoup et il double de surface avec la création des marais salants du Petit et du Grand Müllembourg, même si sa limite, jusqu’à aujourd'hui, reste imprécise. Deux petites anses d'échouage disparaissent quand la chaussée Jacobsen est achevée : le port du Reclusage ou Port-Victoire ( cette victoire est la prise, par le corsaire le prince de Condé, de deux navires anglais en 1761, dont les canons sont ramenés au port ) et le port aux Pommes, dit aussi le port aux Moines. La rue Poiré ne correspond pas, elle, à un commerce de fruits, son nom venant du patois poiriers, désignant les murs en pierre construits pour protéger les terrains conquis sur la mer. Il existe un puits dans le mur d'une maison, rue du Puits d'argent. En revanche si l'on gratte un peu, ce sont des coquilles d'huîtres millénaires que l'on retrouve rue des Coques ! On compte une centaine de maisons, ce qui est déjà le cas en 1834, environ 300 habitants et plus aucun commerce depuis que les épiceries et les auberges ont disparu. Reste en témoignage la venelle des Trois-Ivrognes dont le nom ne doit rien au hasard.