LE PORT de NOIRMOUTIER
La situation de l'île de Noirmoutier, directement exposée aux aléas de la mer n'eut pas uniquement des inconvénients : l'océan lui apporta la fréquente menace des agressions ennemies, mais aussi le large marché des échanges maritimes. La navigation, pour l'île de Noirmoutier, s'inscrit donc dans un processus de tradition.
En effet, l'île est dotée d'un fort passé maritime et dès le IXè siècle, le port de Noirmoutier développait une importante activité commerciale avec les pays nordiques et des côtes de France.
A partir du XIVè siècle, l'internationalisation du commerce du sel, a engendré l'apogée du port de Noirmoutier. Cette denrée lui a donc permis d'atteindre sa réelle dimension de port de commerce et d'échange. Ainsi, au XVIè siècle, de deux cent à trois cent bateaux, chargés de sel, quittaient le port de Noirmoutier.
Le sel était stocké dans des salorges* sur les deux rives du port, dont les salorges Mancheville ( actuellement « Les Salorges » salles de projections, expositions, etc. )
Jusqu'au XVIIè siècle, le port actuel n'était que l'embouchure de l'étier du Moulin, ainsi nommé parce qu'un moulin à eau fonctionnait jadis sur son cours. Un port plus ancien était situé à l'Ouest, au lieu toujours appelé de nos jours : Le Porteau ( port-haut ).
Ce trafic intense était contrôlé par de nombreux douaniers. Il y avait dans l'île deux postes importants dont l'effectif était de vingt hommes environ.
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La quai du port de Noirmoutier est divisé en deux tronçons, séparés par la place d'Armes. La partie est fut baptisée : quai Cassard, celle de l'ouest : quai Jean-Bart. Ce furent sans doute les Jacobsen, qui donnèrent à ce lieu le nom du corsaire qui fut, semble-t-il, leur aïeul.
Hier, c'était un port de commerce. Aujourd'hui, c'est un port de restauration de vieux gréements.
Un port de commerce dont dépendait la vie même de l’île de Noirmoutier, et ceci jusqu'aux années 1920, époque à laquelle le trafic routier fit sonner le glas des petits caboteurs. Ils étaient pourtant bien sympathiques ces petits voiliers de vingt à cinquante tonneaux, qui apportaient à nos grands-pères tout ce qui était nécessaire à la vie. Ce sont eux aussi qui embarquaient vers Nantes et la Bretagne, les produits du sol : le sel, bien sûr, mais aussi le blé, l'orge, les fèves …
Sur la rive sud, les chantiers navals n'ont guère changé. Quelques artisans compétents et méticuleux y construisent et restaurent de vieux gréements dans des hangars en bois et des anciennes salorges servent de stockage à bateaux. Le chantier des Illeaux, pour sa part est reconstruit à neuf après un terrible incendie le 08 novembre 2015.