La commune de la Guérinière est une grosse agglomération. Son passé est lié à celui de barbâtre, dont il a toujours dépendu sur le plan administratif jusqu'en 1919, date à laquelle il obtint l'autonomie communale. Il donne cependant l'impression d'un ensemble assez récent, car, mises à part quelques vieilles demeures rurales, aucun bâtiment, aucun momument n'est vraiment digne d'intérêt.
Il faut citer toutefois l'église, construite avec des crédits trop modestes pour édifier un clocher, et qui contient quelques curiosités : le Christ, au dessus de la porte, une vieille statue en bois de Notre-dame-de-Bon-Secours taillée dans une proue de navire. Les vitraux sont intéressants car ils représentent les scènes maritimes de l'Evangile : compositions équilibrées, richement colorées.
Comme partout dans cette île vendéenne, qui ne subsista que par la vigilance incessante de sa population, la lutte contre la mer fut de tout temps la préocupation dominante des Guernerins. A plusieurs reprises, La Guérinière fut inondé à la suite de la rupture des défenses précaires.
Le 27 octobre 1882, en pleine nuit, la mer monta de 50 centimètres dans l'église et les maisons environnantes, à la suite d'une brèche à la " parée Coupéé " : un nom évocateur. Le vent ayant tourné, la digue des Ilots céda à son tour et les deux courants marchèrent à la rencontre l'un de l'autre.
On appelle La Guérinière : " le pays des capitaines " , et c'est curieusement à juste titre.C'est en effet le village de l'île qui pourvoyait et pourvoit encore en plus grand nombre les cadres supérieurs, aussi bien à la marine marchande qu'à la marine militaire : tradition familiale, sans doute, et émulation de voisinage peut être ? L'habitude, la coutume ont fait le reste. Le nom des rues est d'ailleurs à l'image de cette vocation...
Les maisons du village respirent l'ordre et la propreté méticuleuse.Les guernerins sont dignes, et cette gravité s'apparente parfois à une certaine fierté. La saveur du patois, en voie hélas de disparition, est rehaussée ici d'un accent et d'un certain vocabulaire, qui le différencie nettement des autres parlers de l'île.